Brève de couple #1

« Il ne fait jamais attention à moi ! S’il m’aimait vraiment… »

Après une journée de travail bien stressante (une de plus), suivie d’une course contre la montre pour récupérer à temps les enfants à l’école, et de diverses réjouissances comme des embouteillages, surveiller les devoirs, sortir le chien, lancer une lessive… Marie prépare le dîner pour sa petite famille. Elle est tendue, fatiguée, débordée.

Laurent, son époux, est rentré depuis 20 minutes. Confortablement installé dans son fauteuil il jette un oeil au courier du jour et consulte l’actualité sur son smartphone. Ces activités lui permettent de se sortir de sa tête les dossiers professionnels en cours pour être pleinement en repos dans son doux foyer.

Marie n’est pas bien et des pensées commencent à l’envahir:

« Bien sûr, une fois de plus, il ne vient pas m’aider et je suis encore la seule à m’occuper de NOTRE famille! J’ai eu une journée difficile et il ne voit même pas que j’ai besoin de son attention. S’il m’aimait vraiment il le verrait et il viendrait me proposer de l’aide, ou juste me serrer dans ses bras. Je fais toujours tout pour tout le monde ici et en retour j’ai quoi moi? C’est toujours à sens unique! »

(Veillez noter les termes généralisateurs qui donnent du poids à ce discours déprimant).

 

Je vous laisse imaginer la suite de la soirée si Marie reste sur cet état d’esprit.
Dans les différents scenarios possibles: soupe à la grimace, attitude froide ou agressive envers ses proches qu’elle aime pourtant si fort, et sous le coup de la colère elle va peut être même dire quelque chose de blessant à Laurent, ou jeter le plat de pâtes par la fenêtre! Ou simplement ne pas décrocher un mot de la soirée.

Au final Marie va surtout se faire du mal en ressassant des pensées très négatives voire graves, comme « je ne suis pas aimée ». Elle va peut être pleurer et se persuader que son mariage bat de l’aile. En continuant ce mécanisme de pensées au quotidien, Marie risque d’être vraiment malheureuse dans sa vie, malgré une belle petite famille, des enfants adorables et un mari aimant.

Comment éviter ça ?

En stoppant la boucle d’émotion négative dès son début en exprimant son besoin. 

Marie est fatiguée, elle a besoin de réconfort et de se sentir aimée et soutenue? Il lui suffit d’exprimer ce besoin. Car à moins d’avoir épousé un medium/devin (on sait jamais), son mari ne peut pas deviner ce qui se passe dans sa tête ! Nous ne sommes – pas encore – équipés d’un écran frontal indiquant nos pensées et désirs (ce qui simplifierait les relations mais serait aussi dangereux selon le type de pensées qui s’afficheraient !).
Pourquoi Laurent, sous prétexte d’être amoureux de sa femme, devrait deviner ses moindres désirs?
Il a peut être même bien ressenti qu’elle était tendue et a trouvé plus judicieux de la laisser se détendre seule dans la cuisine sans venir en plus trainer dans ses jambes alors qu’elle a tant à faire. D’ailleurs il admire sa capacité d’organisation.

Marie pourrait simplement dire:

«Laurent, j’ai eu une journée difficile, et ce qui me ferait le plus grand bien, si tu y es disposé, serait que tu me serres dans tes bras»

Laurent apprécie d’être l’homme réconfortant qui soutient son épouse (et n’a plus à chercher désespérément le mode d’emploi de la femme), Marie reçoit l’affection et l’attention dont elle a besoin, et la famille passe une agréable soirée et décompresse de cette journée.

Happy End!

C’est une des solutions simples possibles. Si on y prête attention, un nombre incroyable de jeux relationnels comme celui-ci viennent compliquer la communication entre conjoints et membres d’une famille.

Si chacun exprime ses besoins et écoute l’autre avec bienveillance dans le couple, c’est déjà un jeu relationnel de moins à subir/gérer/traiter.

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